Arrêtons de croire que les blogs créent des communautés
Tous les gourous de l’internet ne parlent plus que d’une seule chose : la communauté. Si on en croit leurs dires, les blogs créeraient des communautés qui n’auraient plus de frontières géographiques. Seulement dans les faits, ces frontières sont bien toujours présentes et ces communautés reposent sur peu de choses.Si techniquement, nous pouvons nous connecter à internet aux quatre coins du monde, il existe bien des frontières entre les internautes : la première reste la langue. De plus, il y a des différences culturelles, diverses facilités de connexions, etc. Si je regarde de plus près mon blog, je me rends compte que finalement, il n’intéresse que des francophones, vivant pour la très grande majorité en métropole. Je pense que mon cas est le même pour une grande majorité des blogs. Alors où est le village global ?
Parallèlement, on pense que les blogs créent des communautés grâce à leurs fonctionnalités : commentaires, syndication, trackbacks, etc. Mais pourquoi les blogs arriveraient à regrouper des gens autour d’eux alors que les autres médias n’y parviennent pas. Depuis de nombreuses années, les journaux proposent des pages « courrier des lecteurs », les radios des « antennes libres » et les chaînes de télévision, des débats. Or, on n’a jamais parlé de « communautés » pour tous ces médias.
Dans les faits, les blogs, comme les autres sites d’information n’ont que des lecteurs occasionnels, réguliers, voire assidus. Personnellement, je lis et réagis sur plusieurs blogs, sans pour autant avoir la sensation d’appartenir à une communauté spécifique.
Quand on regarde le pourcentage d’internautes qui laissent des commentaires (entre 1 et 2% maximum), on relativise vite sur la pertinence des commentaires. Est-ce que réellement, c’est que nous recherchons, en tant que lecteur ? Ce serait pourtant bien là, le rituel minimum à pratiquer pour pouvoir intégrer une communauté.
Il est important de prendre un peu de recul et de renommer les phénomènes avec les bons termes. Les prétendues « communautés » ne sont que des « lectorats » ou encore des « audiences ».
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