Pour votre site internet, capitalisez sur le « bénéfice internaute »

Dernièrement, une connaissance me disait que ses clients reconnaissaient que son site internet était très beau, avec ses visuels en plein écran et ses vidéos de présentation très esthétiques. Mais qu’en réalité, ils regrettaient de ne point trouver l’information pratique dont ils avaient besoin pour commercialiser les produits de sa marque. Une autre connaissance m’avouait également à demi-mot qu’il ne trouvait jamais rien sur le site de sa société, et qu’il n’y achetait jamais rien car c’était trop compliqué. Mais pourquoi sommes-nous si souvent déçus par des sites internet ?

Tout simplement parce que nos comportements, nos habitudes et nos attentes en tant qu’internautes ont changé au cours de cette décennie, alors que la manière de concevoir un site perdure. En effet, on ne doit plus penser un site web pour se présenter et se mettre en scène, mais pour répondre aux attentes des internautes. En d’autres termes, on ne doit plus proposer des sites vitrines (version multimédia de la brochure de communication classique), mais des sites qui offrent des services et de la valeur ajoutée aux internautes.

Un site internet doit donc apporter un fort « bénéfice » aux internautes, parce que ces derniers veulent trouver facilement et rapidement les réponses à leurs questions. Si cet objectif est atteint, automatiquement votre site aura des répercussions positives sur votre image de marque. La philosophie du « bénéfice internaute » consiste donc à influer sur l’image de marque par répercussion, et non en direct. Si dans un premier temps, vous allez vous restreindre à ne proposer que l’essentiel, vous aurez au final autant de satisfaction, si ce n’est plus.

Pour proposer un site à fort « bénéfice internaute », il faut avant tout le concevoir comme une action marketing et non comme un support de communication. En d’autres termes, votre site internet doit partir d’une problématique bien précise, résultats d’études de marché ou de satisfaction, et doit atteindre des objectifs mesurables et quantifiables de satisfaction.

De plus, un site à fort « bénéfice internaute » doit être clair et simple. Il doit aller à l’essentiel. Ce n’est pas à l’internaute de choisir parmi un large choix d’options, mais bien au concepteur du site de proposer le chemin le plus court pour accéder à l’information recherchée. Prenez le cas de Google. Ce site est devenu le leader parce qu’il demande à l’internaute un minimum de participation (uniquement écrire un ou des mots clés). C’est ensuite le moteur de recherche qui fait le travail : analyser les mots pour trouver les résultats les plus pertinents (textes, images, vidéos et/ou coordonnées). Alors que les autres sites proposent de choisir parmi des thématiques, des types de documents, Google apporte une vraie valeur ajoutée en concentrant l’action de l’internaute à un simple champ de formulaire.

Concrètement pour concevoir et imaginer un site à fort « bénéfice internaute », il faut partir d’une feuille blanche sur laquelle vous allez lister toutes les attentes de vos clients. Soit vous les connaissez suite à des études de marché ou de satisfaction, soit vous les devinez en vous mettant à leur place. Une fois cette liste rédigée, vous allez dégager une attente principale et surtout les informations à mettre en ligne. Soit vous disposez de ces données en interne, soit vous allez devoir les trouver. Une fois que vous aurez le tout en votre possession, vous pourrez briefer une agence pour qu’elle imagine un site axé « clients ».

Enfin, un site à fort « bénéfice internaute » ne se mesure pas uniquement en analysant le trafic, mais en évaluant la perception et la satisfaction de vos clients. Vous devez donc intégrer votre site dans vos études marketing.

Vos réactions

  1. ---

    Très bel article qui met parfaitement en évidence la différence essentielle entre Marketing et “Objet de Communication” : “Pour proposer un site à fort « bénéfice internaute », il faut avant tout le concevoir comme une action marketing et non comme un support de communication”

    Si tu le permets Arnaud, j’ajouterai un petit complément. Quel positionnement* a-t-il été choisi pour le site en question, son contenu, son esprit … ? Et plus “profondément” encore que le simple positionnement, quel “concept” (je préfère le terme de Business Model**) anime le fait d’avoir créé un site.

    Tu dis à raison : “[…] En effet, on ne doit plus penser un site web pour se présenter et se mettre en scène, mais pour répondre aux attentes des internautes.”. On est dans une dimension “produit” ! Et il faut faire un “tubage” entre le besoin qui va être comblé par le “concept produit” et la “manière” attendue par l’auditoire en terme d’utilisation du produit.

    En d’autres termes, si les gens qui attendent quelques choses sur le sujet de … LA PÊCHE À LA LIGNE ÉCOLOGIQUE, sont aussi des gens qui n’utilisent que MSN et ne veulent pas utiliser d’autres canaux de communication, alors il faut concevoir la diffusion du produit “LA PÊCHE À LA LIGNE ÉCOLOGIQUE” via le chat MSN. Sinon, l’auditoire ne s’y abonnera pas. Plus loin encore si ces gens ne veulent entre parler que de leurres BIO (des appâts qui se font passer pour des vrais poissons – pour les poissons), il vaut mieux ne leur proposer que cela et surtout pas proposer autre chose.

    Ce que tu évoques, c’est pour moi ce que j’ai beaucoup rencontré dans le design produit : Fonction / Habitude ou encore Promesse / Démarque Sociale.

    Luc-Olivier

    *) Positionnement : la démarque, la différentiation, le fait de s’appuyer sur une valeur, … Une image, une idée, quelque chose de connu que l’on utilise pour mieux faire passer sa propre valeur (en rapport à la première).

    **) Business Model : voir sur Wikipédia (http://fr.wikipedia.org/wiki/Business_model) ma définition acceptée par le groupe de travail sur l’économie de l’entreprise

  2. ---

    J’approuve à 100% tes compléments Olivier. Tu soulèves d’ailleurs un sujet qui me tient à coeur : le design produit, car je pense de plus en plus que nous devons améliorer les sites que nous créons avec l’oeil d’un designer; c’est à dire quelqu’un qui va conserver l’essence d’un produit pour le rendre le plus simple et le plus beau possible.
    Merci pour ton commentaire.

  3. ---

    Merci pour cet article, il est intéressant de voir ce problème sous l’angle marketing.
    Cela relève également des questions ergonomiques du site.
    trop souvent le site est une usine à gaz de technologies rendus visuellement attractif par des graphismes.
    Et dans cela la dimension ergonomique est totalement laissée de coté.

    Un site web est encore trop considéré comme un produit de mode. Or il n’a pas besoin d’être beau, il doit surtout être efficace et apporter une solution à vos clients.
    Malheureusement, très peu d’agence ou d’équipe disposent d’un concepteur à même de faire les plans du site et de s’attacher aux problématiques d’usages.

    Je vous conseil l’excellent ouvrage de Steve Krug “Je ne veux pas chercher” qui apporte des méthodes simples pour optimiser le “bénéfice internaute”. Ce livre à l’avantage d’être rapide à lire et vraiment accessible à tous.

  4. ---

    Je me permets un autre petit complément : un support et son message se destine à une cible. Derrière cette tautologie, on oublie trop souvent que les supports universels n’existent pas, pas plus que les messages parfaits.
    Ainsi, on trouve des sites parfaitement bien conçus, par exemple des sites corporate grande vitrine, et dont se plaignent certains employés : oui mais… ils n’ont pas compris que ce site ne s’adresse pas à eux, ils n’en sont pas la cible.

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