Presse écrite : le modèle 100% web n’est pas encore rentable

Deux exemples récents, relatés dans la presse, démontrent que le modèle 100% web pour la presse n’est pas encore rentable. D’un côté, le journal The Guardian a détaillé le bilan du passage au tout numérique du titre finnois Taloussanomat, et de l’autre, le magazine Challenges a présenté quelques données sur des expériences menées en France.

Le lecteur papier accorde plus de temps au support imprimé qu’au support numérique. Dans le cas du journal Taloussanomat, un internaute lit en moyenne 2.6 pages du site, et reste en moyenne 3.5 minutes, alors que le lecteur traditionnel feuillette tout le journal. Je me souviens que l’on citait souvent entre 10 et 20 minutes pour la durée moyenne de lecture d’un journal papier.

De plus, les régies publicitaires ne parviennent pas à imposer des tarifs élévés et surtout des phénomènes de raretés sur le web. Ce qui a pour conséquence de limiter les recettes publicitaires.

Ainsi si le web permet une conséquente diminution des coûts de fabrication, il entraîne également une diminution des recettes. Ainsi le site Taloussanomat a vu ses coûts de fabrication diminué de 52% et ces recettes de 75% en passant au tout web (baisse des prix des espaces et perte des abonnements).

Il faut également prendre en compte que le volume des dépenses publicitaires sur le web ne correspondent qu’à moins de 5% des dépenses globales, pour un nombre de supports et d’emplacements largement plus important. Il y a donc de fortes chances pour que la rentabilité des modèles 100% web mettent vraiment du temps pour s’imposer.

Rajout : le 26-04-2009 :
A la lecture d’un papier paru dans les Inrockuptibles, sur la situation économique du journal gratuit 20 minutes, deux remarques me viennent à l’esprit :

  • Le marché publicitaire fluctue en fonction de la situation économique. Pensé un business modèle uniquement sur la publicité, c’est jouer avec le feu car c’est s’assurer une baisse des recettes à la moindre baisse de l’activité économique classique.
  • De plus, les modèles basés 100% sur la publicité commencent à perdre leur impartialité, au profit des bonnes relations avec les annonceurs. Les titres papier qui passent ou passeront au 100% web perdront forcément une certaine légitimité, sauf s’ils commercialisent leurs informations (abonnements). Mais, on sait que l’information payante sur le web ne le reste jamais très longtemps …

Vos réactions

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    Oui, et c’est pourquoi la presse souffre temps, y compris les titres les plus prestigieux, comme le New York Times.

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    oui exactement

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    Je ne connaissais pas votre site mais j’y reviendrais. Vos articles sont intéressants

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