Calculer l’empreinte écologique de votre site internet

Nous pensons trop souvent à tord que le support informatique est préférable au papier, car plus écologique. Seulement la réalité est bien différente et la pollution informatique est bien plus importante qu’on ne le pense. Depuis quelques semaines, je m’interroge sur comment on peut justement évaluer l’impact environnemental d’un site internet. Après plusieurs échanges par email avec Jeremy d’Action Carbone, et en étudiant le cas de mon blog, j’en suis arrivé à lister les points suivants :

  • 1°/ Fournir du contenu
    Tout d’abord, pour alimenter mon blog-notes, je dois disposer d’un ordinateur qui requiert de l’énergie. Je me sers de l’ordinateur pour faire ma veille et mes recherches, écrire mes billets, retoucher mes images, publier mes billets, valider les commentaires et lire les messages envoyés. Premier point pour évaluer l’empreinte écologique de mon site, je dois estimer le temps passé sur un ordinateur par jour.
  • 2°/ Héberger le site
    Puis, mon blog est hébergé chez un prestataire. Dans le cas présent, j’ai opté pour un serveur mutualisé, ce qui signifie que la même machine héberge plusieurs sites internet. Je partage donc les coûts énergétiques du serveur avec les autres sites. Mais, j’aurais pu prendre un serveur dédié et donc assumer l’intégralité de la consommation du serveur. Pour le moment, l’hébergeur chez qui je suis ne m’indique pas s’il utilise ou non des énergies vertes (green hosting).
  • 3°/ Le nombre de visites
    De plus, pour me lire, mes lecteurs doivent se connecter à mon blog soit via un ordinateur, soit via un téléphone mobile. Bien entendu, la dépense énergétique entre un PC fixe écran 19 pouces n’est pas la même qu’un iphone ou un eeePC. Je dois donc répertorier les outils utilisés par mes lecteurs pour se connecter. Puis, je dois mesurer le temps qu’ils passent sur mon site et le nombre de fois qu’ils s’y connectent par mois. Leur géolocalisation peut aussi me servir pour estimer leur émission de Co2.
  • 4°/ Les impression papier
    Enfin, suite à mes précédents billets sur la gestion des impressions papiers, je dois comptabiliser le nombre d’impressions papier générées par mon site pour évaluer le nombre de ramettes utilisées.

Ces quatre points additionnés me permettent donc de savoir quel est le bilan carbone de mon site. A l’heure actuelle, je ne dispose pas de toutes les données pour faire une estimation pertinente et exacte, mais cela m’amène à tirer trois enseignements :

  • 1°/ Je suis responsable des émissions de Co2 de mes lecteurs, et si je veux les diminuer, je dois m’assurer de la qualité de mon ciblage. Faire du trafic à tout prix est donc une forme de pollution.
  • 2°/ Je n’ai pas besoin de prendre un serveur surdimensionné car je dépense de l’énergie pour rien. Mieux vaut évoluer en fonction du trafic et parfois, il est préférable d’optimiser le code du site que de changer de serveur (hausse de trafic).
  • 3°/ Si j’incite les internautes à imprimer des pages, je suis responsable de l’utilisation de papier par mes lecteurs. Je peux maîtriser le contenu imprimé pour le limiter au plus important.

Vos réactions

  1. […] à mon précédent billet sur les points à prendre en compte pour calculer le bilan carbone de son site internet, j’ai découvert via Action Carbone et le blog NeoMansLand, un nouveau web service : Co2Stats, […]

  2. ---

    Merci pour cet article, simple, mais pas simpliste.
    Cependant mon avis diffère du tien sur un point précis : accéder aujourd’hui à un nouveau serveur, même si bien dimensionné, c’est aussi l’engagement d’aller vers un matériel plus récent, et donc avec un meilleur rapport puissance/watt, diminuant de la même manière l’emprunte écologique.

  3. ---

    Je suis d’accord avec toi, un matériel plus récent a plus de chance d’être plus “vert”, mais cela ne t’empêche pas de prendre un serveur dimensionné à ton besoin et non surdimensionner. Il faut savoir manger à sa faim et non se gaver …

  4. ---

    La question qui vient ensuite et de savoir en combien de temps l’économie d’énergie réalisée par le nouveau serveur compense la dépense d’énergie grise qu’il a fallut pour le créer et le livrer. Ne vaut-il pas mieux faire durer son serveur le plus longtemps possible, notamment comme suggérer en optimisant le code et les programmes qui tournent dessus (OS simplifié en mode texte, serveur d’hébergement…) ?

  5. ---

    pour info:
    # 1 page A4 imprimée = 11 g éq CO2 (grammes équivalents carbone)

    # 1 KWh = 23 g éq CO2

    Donc on voit bien qu’imprimer 1 seule page n’est pas un acte environnemental anodin.

  6. […] L’excellent site greenit.fr vient de publier les 5 règles à suivre pour avoir un site web responsable au niveau environnemental. Ce papier complète bien le billet que j’avais déjà rédigé sur le sujet. […]

  7. ---

    Bonjour,
    je travaille actuellement sur la question des équipements TIC et de leur contenu carbone, au sein du cabinet Carbone4.
    Effectivement le “tout dématérialisé” et les équipements électroniques en tout genres ne sont pas la panacée écologique…
    En plus de l’énergie, tu peux prendre en compte le carbone (ou CO2, peu importe!) immobilisé dans ton ordinateur (environ 350 kgeqC (*3,67 pour passer ce résultat en CO2), ton serveur (meme ordre de grandeur que pour un ordinateur) , le réseau filaire etc etc tu verra que tu augmente encore ton bilan carbone :)
    Le plus difficile reste à chiffrer le taux d’utilisation spécifique d’usage de ton ordinateur pour ton site internet, il en va de même pour le serveur (combien de sites sont mutualisés sur ce serveur ???) et c’est encore pire pour le réseau (tu peux essayer de calculer en prenant un indicateur de flux (type débit de bande passante))…

    Voila pour alimenter ta réflexion.

  8. ---

    Savez-vous que depuis plus de 2 ans il existe en suisse une société d’hébergement de sites Internet 100% solaire ?
    Equipée de 111 m2 de panneaux photovoltaïque websolaire.ch est 100% autonome en matière de consommation d’énergie.
    Nos serveurs sont Green Power, ainsi que toute notre informatique.

  9. ---

    L’empreinte d’un site web est liée par ordre d’importance décroissant à :
    – nombre de visiteurs uniques * nombre de visites * durée de la visite,
    – serveurs.

    C’est effectivement très difficile de trouver des unités d’oeuvre pour répartir l’empreinte des équipements mutualisés tels que les serveurs.

    Mais l’Ademe travaille sur ce sujet et prévoit de publier un guide sectoriel TNIC d’ici fin 2011.

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