Gossip girl décrypte nos usages du web
Voilà enfin une série télévisée qui aborde la question de l’influence d’internet sur nos comportements au quotidien. En racontant les tourmentes et les joies d’un groupe de riches adolescents new yorkais, les auteurs de Gossip Girl montrent parfaitement l’usage qu’ont les jeunes de ce nouveau « média », et pointent les principaux enjeux : le respect de la vie privée, l’immédiateté de l’information, le web participatif, la diffusion des rumeurs, … Et si finalement, pour décrypter les usages et les influences du web, il fallait regarder la télévision !
C’est en racontant la vie d’un groupe d’adolescents new-yorkais, au travers d’un blog, que la série télévisée Gossip Girl aborde la place et les influences d’internet dans nos quotidiens. Le nom de la série est d’ailleurs celui du blog, qui occupe la place du narrateur.
Ce blog est animé par une mystérieuse blogueuse dont personne ne semble vouloir connaître l’identité. Les auteurs de la série mettent ainsi en lumière le peu de recul qu’ont les internautes sur la légitimité des diffuseurs d’information. De plus, ils pointent le phénomène des avatars et des surnoms. Pour beaucoup de personnes, Internet est un monde virtuel où les dires et les actes n’ont aucune conséquence. On peut donc vivre caché, sans que cela ne gêne qui que ce soit.
La tonalité et les sujets du blog nous laissent deviner que la blogueuse est une élève du lycée. Preuve que la diffusion d’information sur le web n’est pas réservée qu’à des professionnels. Ce qui signifie également que si ce blog disparaît, d’autres pourront réapparaître très rapidement.
Si les sujets du blog ne concernent que les élèves d’un même établissement, ils sont pour autant visibles et accessibles à tout le monde. Ainsi des élèves d’un autre établissement peuvent également suivre les rumeurs et autres ragots. La portée du web n’est pas concentrée à un quartier ou à un groupe.
La vie extra-scolaire des élèves y est décrite au travers de billets très courts (esprit micro-blogging). Très souvent, il s’agit uniquement d’une photo volée dans la rue et d’une question. Les lecteurs n’attendent pas du blog des analyses, mais simplement un fil d’informations pour suivre la vie des autres en direct via leur téléphone portable. Nous sommes tellement dans l’immédiateté que l’on délaisse complètement le travail d’analyse et de vérification d’une information. Peu importe les répercussions, la priorité est de diffuser.
Le téléphone mobile est un élément central de la série car il sert à prendre en photo, à envoyer des informations à la blogueuse (sms, emails), et surtout à recevoir en instantané les dernières nouvelles. La série met très bien en avant l’importance qu’accordent les adolescents à leur téléphone portable. Le mobile leur permet de rester en contact, alors que l’ordinateur sert uniquement à faire ses devoirs. La dépendance aux mobiles est d’ailleurs mise en scène dans de nombreuses scènes.
Les auteurs de la série mettent en avant le concept du web participatif tout en montrant ses répercussions et ses implications, dont notamment le non-respect de la vie privée. Les histoires de cœur sont ainsi dévoilées en quelques secondes à tous les élèves d’un établissement, les pires ragots et les secrets bien cachés sortent au grand jour pour simplement se venger. Aucune information n’est vérifiée avant sa publication. A aucun moment, les personnages n’en prennent conscience. Ils pensent même que ce n’est pas de la responsabilité du blog.
Au travers de quelques scènes, la série s’intéresse aux réactions et visions des parents sur ces nouveaux usages du web. Et dans la grande majorité des situations, les auteurs montrent que les adultes sont dépassés et ne savent pas comment réagir. Supprimer les portables ? Interdire le blog ? Et si finalement, le phénomène était plus large qu’ils ne l’imaginaient. Et si la seule solution était uniquement au niveau de l’éducation : apprendre à décrypter une information et à respecter le droit à la vie privée.
Des questions qui deviennent de plus en plus prioritaires sur le web, non ?
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