Les services de communication ont pris le pouvoir sur les journalistes
Et si nous devions relativiser sur le poids que nous prenons, au détriment de la liberté de la presse. Voici un extrait d’un interview de Laurent Joffrin, rédacteur en chef de Libération, qui m’amène à croire que nous allons, nous les communicants, repenser nos droits et devoirs vis à vis de la presse.
“Notre époque se caractérise à la fois par la profusion des informations mais aussi par le conformisme et le manque de rigueur qui règnent encore trop souvent dans une partie de la presse. Les services de communication ont pris le pouvoir ! On l’a vu lorsque nous nous sommes fait l’écho, en avril dernier, de propos tenus en privé par le Président de la République devant quelques députés, sur José Luis Rodriguez Zapatero. Notre papier a créé une sorte de scandale. Le porte-parole du gouvernement nous a traités de menteurs, les autres media ont hésité sur la conduite à tenir, et certains sont allés jusqu’à écrire que « Libé (s’était) trompé ». Et pourtant nous avions raison. Il leur suffisait de vérifier l’info. La presse écrite française est parfois un peu trop désinvolte avec la vérité, elle doit retrouver ses marques. L’affaire de ces petites phrases vous paraîtra peut-être anecdotique mais elle montre bien que Libération a un rôle à jouer dans le paysage. Notre journal n’a rien d’autre à vendre que de la qualité journalistique. J’y vois un combat démocratique qui mérite d’être mené. Il faut réhabiliter le journalisme par rapport à la communication, pousser l’investigation, l’écriture, la réflexion, et lutter contre le formatage de la pensée.”
Interview de Laurent Joffrin parue sur le site Influencia
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